Face à la déstabilisation...
J’ai vécu tout à l'heure quelque chose de très inattendu et très fort en regardant deux récentes vidéos live de Marie-Odile Sansault (une amie qui s'exprime quotidiennement au sujet des enjeux spirituels de notre temps) et en voyant apparaître sur le tchat une avalanche de dizaines de commentaires d’une vulgarité et d’une obscénité rares. Ce phénomène s'appelle "Livetroll" je crois.
Indignation, grosses peurs activées, voyants biologiques au rouge en un éclat de seconde… Alerte intrusion à caractère sexuel, qui entre en résonance avec ma propre biographie !
De la colère aussi. Un sentiment d’impuissance et de profonde tristesse face au genre humain. Du découragement… Un "à quoi bon" qui a pointé le bout de son nez et a voûté mon dos pour un instant...
Mais je n’ai pas perdu conscience. J’ai laissé passer tout cela comme des vagues, tempêtes chimiques dans mon corps et déferlement d’images dans mes pensées, j’ai regardé tout cela sans m’y identifier en m’arrimant à Jésus dans un sourire, fermement reliée à la conscience du Christ en moi, qui m’a comme murmuré les mots suivants :
« Ne perds pas une once d’énergie à la révolte, à la tristesse ou au désir de convaincre, ou bien tu chuterais avec eux. Ne laisse pas le feu de ton regard s’éteindre avec les torrents de tes émotions. Fais comme moi, tends l’autre joue, avance avec eux, marche sur le chemin qu’ils te proposent par leur présence et tout ce qu’elle soulève en toi. Va avec et bénis-les, ces brebis égarées… le feu de ton regard, même les yeux clos, est la présence du Berger dans les champs de désolation. J’ai besoin de toi précisément là, là où le sens et le sacré ont été recouverts par la recherche de sensations et les jouissances personnelles de tous ordres. Tu sais la soif d’Amour derrière les actes désespérés. La vulgarité n’est que la recherche aveugle d’une beauté oubliée et refoulée profondément. Le sacrilège, ce n’est pas leur attitude, le sacrilège, ce serait que face à leur attitude, toi tu oublies le Christ que tu es et t’abaisses à les juger, les condamner, ou à désespérer, les liant davantage par l’étroitesse de ton regard. De quoi ont-ils besoin : ta colère ou bien ta lucidité ? De quoi as-tu besoin pour être en paix : de vibrer le désespoir ou bien de t’abandonner à l’Amour qui soutient les mondes et d’agir en fonction de lui, même dans ce genre de situation, surtout dans ce genre de situation ? Le regard que tu poses sur eux est créateur, pour eux autant que pour toi. Bénis-les et remercie-les de t’avoir montré les semences de guerre qui subsistent encore en toi, scories de ta propre histoire humaine pleine d’aveuglements elle aussi. Bénis-les et remercie-les pour l’occasion offerte d’embrasser un peu plus loin ton humanité et de te réconcilier avec elle, elle qui peut être l’enfer, mais qui est de toute éternité le lieu même des Noces. Bénis-les et remercie-les de t’avoir permis de faire encore un peu plus loin l’expérience de ton choix d’incarner le Christ, et par la même, de briser leurs chaînes dans l'inconscient, de briser les tiennes, celles qui retiennent captif ton ADN solaire, mon ADN de grâce et de gloire dans ton corps, celui de la terre, celui de tous. Rien ne saurait me salir, rien ne saurait te salir si tu reposes en moi et me choisis à chaque instant, dans tes pensées, paroles et actions. Au contraire. Si tu le vis en toute conscience et en toute lucidité, c’est un couronnement qui prend place à chaque obstacle apparent, un couronnement toujours plus immédiat, plus fort, plus haut, plus profond, plus absolu. L’aire de battage où je souhaite installer mon Autel n’est pas pour les tièdes. Mon Autel ? Au cœur des cellules et dans les racines de la matière, lieu de vie intense et atomique, où la Vérité s’offre et se dévoile si vous acceptez de mourir à toutes vos conceptions de vous-mêmes et d'entrer dans votre nudité Essentielle. Dépasser vos mémoires biologiques, ne plus défendre aucune position, mais incarner mon Amour, agir en toute conscience et devenir Ce que vous Êtes : des Esprits dans une chair-Lumière. »
Mandala de Kathy Klein
